Ce film fascinant écrit et mis en scène par Elia Kazan, en 1969, aborde un thème quelque peu dérangeant: qu’est ce qui nous pousse à renoncer à être nous-mêmes, à oublier nos rêves ou nos désirs profonds, à aimer ce qu’on déteste, pour nous enfermer dans une vie ordonnée mais confortable, dans un travail abrutissant mais rémunérateur, dans une relation lissée mais somme toute rassurante ? Est-ce le conformisme insidieux et totalitaire de la société, est-ce la peur d’affronter nos failles et nos névroses, est-ce le besoin peut-être légitime d’une vie simple et sans tumultes ?
Ce renoncement passe évidemment par des compromis et en définitif par un arrangement avec la société, avec les autres et surtout avec soi-même.http://www.youtube.com/watch?v=JO9W8ky7_3M
Le personnage principal, Kirk Douglas dans le rôle d’Eddie Anderson est cet homme en proie à ces doutes existentiels profonds qui décide pourtant de briser les conventions et de déranger l’ordre établi. Il se libère du joug dans lequel son épouse -interprétée par Deborah Kerr– sans doute et sûrement lui-même l’ont enfermé, il se rebelle, il se réfugie dans la folie, auprès d’une femme Gwen, interprétée par Faye Dunaway, qui l’aide à affronter son passé et à devenir ce qu’il est vraiment. http://www.youtube.com/watch?v=zK8izXh4OIM
Ce film amène bien évidemment à des questionnements fondamentaux. Comment dans une relation amoureuse ne pas enfermer l’autre dans un rôle qui le détruira à petits feux? Jusqu’à quel point sommes-nous capables de fabriquer des arrangements? peut-on renoncer même partiellement à ce que nous sommes ?
M. No°°
Yvain
Je n’ai pas vu ce film, mais nul doute que ce thème est fondamental pour qui aspire à vivre véritablement, vivre sa vie quoi! Et même ceux qui y renoncent pouvoir avoir une existence sans heurts, les heurts se font tout de même en soi-même, par dissociation de son être: d’un côté les aspirations de son « âme », les besoins profonds et essentiels, et de l’autre la vie vécue en faisant semblant d’être. Ce qui se traduira immanquablement en amertume, dépression, agressivité ou maladie ou autre joyeuseté.
Alors, tant qu’à faire, faire le bon choix au prix de quelques…dérangements pour un meilleur arrangement!